Les maladies inflammatoires digestives (incluant la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique) sont caractérisées par des phases de poussée et de rémission. Pour soulager les patients, les médecins utilisent des traitements pour les poussées mais également des traitements de fond visant à limiter la survenue de ces poussées. Quels médicaments pour soulager mes crises ?Les poussées de la maladie peuvent être calmées de façon efficace par l’association de plusieurs médicaments, que votre médecin prescrira en fonction de vos symptômes. Les salicylés, les corticoïdes et les antibiotiques sont les molécules les plus courantes. Selon la localisation des symptômes, votre médecin choisira la voie orale ou la voie rectale. Existe-t-il un traitement de fond pour éviter les récidives ?Afin d’éviter la survenue de crises, un traitement dit « de fond » est habituellement prescrit. Ces médicaments ont pour but de calmer la réaction inflammatoire à l’origine des symptômes. Pris quotidiennement, ils doivent permettre de contrôler la maladie. Il s’agit pour l’essentiel de médicaments immunomodulateurs (à action anti-inflammatoire). Qu’appelle-t-on « biothérapies » ?Les biothérapies ou « traitements biologiques » sont des médicaments fabriqués à partir de produits issus d'organismes vivants (cellules humaines ou animales), utilisés seuls ou en association. Leur arrivée est récente dans le traitement des MICI et leur usage est actuellement réservé à certaines indications. Administrés sous forme injectable en sous-cutané ou en perfusion, ces médicaments nécessitent un bilan de santé minutieux préalable. En effet, les biothérapies ne sont pas compatibles avec certaines pathologies et notamment les maladies infectieuses. Le suivi du traitement, rigoureux, implique des prises de sang et une surveillance clinique régulière. Il sera également obligatoire de respecter une contraception efficace car ce type de traitements peut être à l’origine de malformations du fœtus. De nouvelles molécules sont en cours de développement et les indications des traitements évoluent. Posez toutes les questions que vous auriez à votre médecin référent. Que faire si je n’arrive plus à m’alimenter normalement ?Les MICI sont souvent à l’origine d’une perte d’appétit ou d'une limitation de repas par crainte de douleurs abdominales, de nausées ou de diarrhées. Ces troubles alimentaires doivent faire consulter si la personne malade présente une perte de poids significative, ou que l'alimentation est réduite de moitié de manière prolongée. Dans cette situation, le médecin réévalue la maladie et propose un support nutritionnel. Il peut s’agir, dans un premier temps, d’une simple adaptation des apports alimentaires associée à la prise de compléments nutritionnels. Dans d’autres cas, une supplémentation plus intensive sera nécessaire et administrée soit par une sonde gastrique, soit par voie intra-veineuse, à domicile ou à l’hôpital. Que penser des pré et probiotiques dans le traitement des MICI ?Les pré et probiotiques sont des bactéries ou levures vivantes qui, pris quotidiennement par voie orale (sous forme de gélule ou de poudre), renforcent la flore intestinale et aident à stimuler l’immunité. Ils ne sont pas recommandés dans le traitement des MICI, car si leur rôle dans le bon fonctionnement du transit est réel, leur utilisation n’est pas encore validée dans le traitement des MICI. Quelle est la place de la chirurgie ?Dans certaines situations, votre médecin envisagera de soulager vos symptômes grâce à la chirurgie. Cette intervention peut avoir lieu en urgence en cas de complication (abcès, occlusion…) ou être programmée si votre état de santé ne s’améliore pas malgré les traitements (amaigrissement important, rétrécissement de l’intestin, infection…). Vous rencontrerez en amont votre chirurgien et votre anesthésiste pour une consultation préopératoire. Ils vous informeront des risques de complications inhérents à cette opération (hémorragie, infection, hématomes, douleurs, risques propres à l’opération…) et veilleront à sa bonne réalisation. Certaines opérations peuvent conduire à la réalisation d’une stomie, petite ouverture temporaire ou permanente, créée pour évacuer les selles lorsqu’elles ne peuvent plus l’être par les voies naturelles. Elles sont alors recueillies dans une poche spéciale. Malheureusement, la chirurgie ne guérit que certaines complications et pas la maladie de Crohn elle-même : les récidives après l'opération restent possibles. En revanche, la RCH peut être guérie par la chirurgie et notamment par l’ablation totale du côlon et du rectum. Je souhaite avoir un enfant. Comment gérer le traitement de ma MICI ?Il est préférable que vous attendiez une période de rémission stable avant toute grossesse, même si cet évènement n’augmente pas le risque de poussées. Enceinte, la prise de médicaments devra être discutée avec votre médecin afin d'éviter tout risque. N’hésitez pas à discuter de votre projet parental avec votre gastro-entérologue qui saura vous conseiller. Je ne souhaite pas prendre de médicaments au long cours. Quelles solutions pour moi ?Les médecines non-conventionnelles, autrement appelées « médecines douces », sont souvent sollicitées par les patients. Ces techniques ne représentent pas une alternative aux traitements des MICI car leur efficacité n’a pas été démontrée. Si certaines pratiques ne gênent pas la mise en place des traitements conventionnels, d’autres peuvent se révéler inadaptées, comme certains régimes. Dans ce domaine, demandez conseil à votre gastroentérologue qui saura vous conseiller et vous aider à améliorer votre prise en charge. Votre gastro-entérologue peut vous proposer de participer à un essai clinique. Pour cela, vous devrez remplir des conditions particulières (type de maladie, sévérité…) propres à l’essai. Vous avez le choix d’accepter ou de refuser. Ces études servent à tester l’efficacité de nouveaux médicaments avant leur mise sur le marché. La section commentaire est fermée.
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Mai 2018
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